Les Circulations Douces à Orsay

Bilan d’une délégation aux circulations douces dans la commune d’Orsay (octobre 2012 – mars 2014)

En octobre 2012, le maire d’Orsay a confié au simple conseiller que j’étais alors, une délégation « circulations douces » que j’ai donc portée un an et demi, jusqu’aux élections municipales de 2014.

Durant ce temps, j’ai pu contribuer à avancer plusieurs projets, mais je me suis aussi confronté à des limites que je n’avais pas imaginées avant d’accepter cette délégation.

Au plan des réalisations (voir carte), j’ai pu amorcer une signalétique spécifique (inexistante jusque là) balisant plusieurs itinéraires piétons ou cyclables.

carte-bilan-circulations-douces

Du côté Guichet, dans la perspective d’un accroissement des trajets entre les gares et le plateau du fait de la montée en charge de l’Opération d’Intérêt National, ont été balisés trois itinéraires : l’un monte depuis la gare du Guichet vers l’Avenue de la Vauve, en contournant par l’Est le site de Corbeville, dans les bois ; les deux autres permettent, toujours depuis la gare, d’accéder aux bâtiments hauts du centre scientifique d’Orsay, par le chemin de la Gouttière et les rues.

Depuis la rue de Paris, a été balisé un itinéraire permettant de rejoindre le rond-point situé en haut de la rue de Montlhéry, via la piste des Genêts ; un autre permet aussi de monter sur le plateau Sud depuis la rue Maginot via deux variantes (l’une par la rue des Trois Fermes, l’autre par le chemin du Pont des Sapins, qui a été rouvert à l’occasion, car tombé en déshérence).

Ce travail de balisage n’est pas achevé, et nécessite un temps de travail certain ; car le travail réalisé, pour ne pas trop coûter, a été fait en interne et a reposé sur la participation de quelques habitants, le travail de l’élu et (au moins au début) l’appui du service de « médiation citoyenne » de la commune, dont ce n’était pas la vocation première. Ses limites furent celles du temps disponible, et des possibilités financières de la commune d’Orsay, limitées, qui ne permettent pas d’envisager le recours à un prestataire externe, qui serait susceptible d’accélérer le processus.

Continuer ces balisages me semble pourtant important pour montrer aux orcéens (et aux personnes qui travaillent à Orsay) qu’elles ont des alternatives à la voiture, souvent ignorées d’eux.

Pour ce qui est des cheminements cyclables dans la ville, les choses se sont révélées beaucoup plus difficiles, du fait de l’étroitesse des rues, du coût astronomique des aménagements de voirie, même minimes, des difficultés de stationnement et des résistances au changement.

Pendant le mandat, si une piste cyclable de 200m en site propre a pu être réalisée rue de Paris, et une autre rue de Chartres, il a été difficile d’en faire davantage. Les deux projets de la Communauté d’Agglomération en la matière sur le territoire d’Orsay consistent à réaliser une continuité Nord-Sud et une autre Est-Ouest. La co-élaboration avec la CAPS du trajet Nord-Sud entre le rond-point de Corbeville et la rue de Versailles a été laborieuse et n’a pas abouti à une réalisation vraiment satisfaisante (du fait aussi de la voirie existante et de ses contraintes). Quant à la continuité Est-Ouest, elle en est restée au niveau des discussions, les fonds dédiés à ce dossier par la CAPS ne permettant pas de projet qui améliorent vraiment la situation.

Par ailleurs, le projet de relier la piste cyclable venant de Villebon le long de la rue de Paris, et celle qui vient désormais de Bures-sur-Yvette est pour l’instant au point mort, faute de possibilités réalistes pour proposer (à coût raisonnable) un trajet cyclable sécurisé entre la place de la République et le commissariat. Sans doute ce projet là verra-t-il le jour lors de l’opération de réhabilitation du centre ville, si elle aboutit.

Toujours dans la perspective de stimuler l’usage du vélo, le parc de bornes permettant d’attacher son vélo a été amplement développé dans toute la ville ; sur ce point le bilan est tout à fait satisfaisant, même si d’autres bornes peuvent encore améliorer l’existant.

D’autres projets n’ont pu être portés, faute de temps et de ressources :

– la réhabilitation de la piste du Bois Persan, tellement abîmée par le temps qu’elle en devient impraticable par temps pluvieux (un devis a été réalisé par l’ONF, mais le projet n’est pas budgété pour l’instant) ;

– la re-création du chemin des Gâtines, disparu, entre le sentier de Châteaufort et la rue Charles Gounot, qui permettrait un raccourci piéton pour monter de la gare du Guichet vers la zone entourant Sup’Optique ;

– la création d’une piste cyclable nouvelle, en rive Est de la RN118, entre l’extrémité de l’impasse Aristide Briand et la D128, sur le plateau (ce cheminement ambitieux, mais à l’utilité indéniable, à travers bois nécessite des crédits et une synchronisation avec les projets de l’EPPS).

Pour conclure, si, durant ce court mandat, les projets ont été effectivement consensuels au sein de l’équipe municipale, il a manqué pour en réaliser davantage dans le temps imparti une meilleure harmonisation entre les structures : j’ai trouvé très difficile les négociations avec la CAPS et, a fortiori, l’EPPS… qui ont un fonctionnement très cloisonné.

Sans doute faudra-t-il pour entreprendre un politique de circulations douces plus résolue que les divers acteurs fédèrent leurs efforts : actuellement, les nombreux contributeurs (OIN, région, département, communauté d’agglomération, commune) ont bien du mal à « jouer collectif », ce qui est d’autant plus dommage que l’intérêt d’une politique volontariste est, dans le domaine des circulations douces, désormais partagé par tous les élus. Mais c’est là une question de « culture » d’institution dont on sait la lenteur des évolutions…

Didier Missenard