La fourniture d’eau potable en débat

22 communes de la CPS sont approvisionnées par de l’eau potable fournie par délégation de service public par Suez. Orsay fait partie de ces commnues.

Un projet de création d’un syndicat mixte avec trois communautés d’agglomération approvisionnées par le RISF – le Réseau Interconnecté du Sud Francilien – développé et exploité par Eau du Sud Parisien, filiale de Suez, a été annoncé au cours de l’été*. Cette structure alimente en eau pas moins de 1,4 millions d’habitants. 

Le nouveau syndicat pourrait reprendre le contrôle de cette structure confiée en gestion à et éventuellement cantonner mieux Suez dans son rôle d’exploitant sur le modèle d’Eau de Paris. 

Cette reprise de contrôle pourrait être intéressante dans le cas où Suez ne s’acharne pas à se prétendre propriétaire des biens publics payés par les usagers, car si Suez doit être indemnisé pour les biens non amortis, le reste des structures appartient depuis longtemps aux usagers.

Ceci permettrait tout d’abord un meilleur contrôle du prix de l’eau qui varie de 0,57 à 0,85 euro HT par m3 selon les contrats, et permettrait probablement d’en baisser substantiellement le prix, car le prix de l’eau de Suez se situe dans le haut de la fourchette de ce qui se fait dans la région.

Ce débat, facilement compliqué par les techniciens et juristes de Suez rompus à la manœuvre, est éminemment politique. En effet, les enjeux dépassent largement la question technique et posent simplement la question de la volonté politique de reprendre les affaires publiques en main.

C’est dans ces conditions que le débat est lancé à la Communauté d’Agglomération Paris Saclay (CPS), partie prenante du RISF pour 22 communes sur 27 mais pas encore convaincue de rejoindre ses homologues et voisines Grand Paris Sud, Cœur d’Essonne et Val d’Yerres Val de Seine initiateurs du projet.

Le débat est malheureusement restreint au bureau de la CPS. Ce sont les maires seuls qui peuvent échanger sur ce sujet hautement sensible. Il y a bien une commission (la commission 3) où l’on traite les sujets Eau Potable, mais ce n’est pas dans la logique de nos institutions démocratiques de partager avec des élus communautaires et des adjoints municipaux ces sujets importants.

Un premier bureau s’est réuni le 22 septembre. L’exposé technique n’a pas rebuté certains maires qui semblent avoir manifesté de l’intérêt, d’autres se montrant à l’opposé clairement contre.

Un deuxième bureau est prévu en octobre pour auditer des personnalités qualifiées du SEDIF (Véolia) qui sert 4 communes de la CPS, du Syndicat Mixte embryonnaire, et d’Eau du Sud Parisien (Suez).  Eau chaude, eau froide ? On peut craindre que de l’eau tiède ne sorte de ce bureau avec peu d’avancées pour les usagers et un prix toujours élevé pour les habitants de la CPS. 

*voir : https://eau-iledefrance.fr/des-territoires-essonniens-determines-face-a-suez/